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AVANT ACCIDENT

posté le 10-08-2008 à 01:43:29

Ces choux ! Divins !

-  Maman, les guides organisent un camp volant en Corse, en juillet, je pourrai y aller ?

-  Si tu as de bons résultats scolaires.

-  Vrai ? Merci maman. Aussi, faudrait préparer la Kermesse. Je dois aller chez tous les commerçants solliciter des lots pour les stands. Tu pourrais en tenir un ? Faire un cake pour qu'on récupère des fonds pour cet été. Tu sais, toutes les mamans font un gâteau.


La mère, après hésitations. Accepta. Cette attitude lui permit de faire la connaissance d'une poignée de chrétiennes pratiquantes dont la locataire du premiler. Dès lors femmes et enfants sympathisèrent.

 

La petite cour de l'immeuble paroissial débordait de fidèles. Les uns entraient acheter un gâteau. Les autres,  premiers sortis, se dépêchaient d'aller déjeuner.

Tous les stands étaient décorés de fleurs en papier crépon confectionnées par les guides.

Tandis que les mères achetaient les gourmandises,  les enfants tournaient entre les stands fermés. Reluquant les activités offertes l'après-midi : têtes de massacre, pêche miraculeuse, cibles...

 

-  Je suis arrivée trop tard. Il n'y avait plus de choux à la crème !

-  Ah cette Mme N'guem ! Ces choux ! Divins !

-  Faudra lui demander de nous donner sa recette lors d'une de nos réunions...

 

Des gourmandes, déçues, précédaient la mère qui revenait avec trois tartelettes...et deux  nouvelles connaissances habitant la rue.

Le petit groupe se donna rendez-vous l'après-midi, au stand Bazard qu'elles tiendraient ensemble...Avec Mme N'guem !

 

La belle journée d'été fut propice à une bonne collecte de fonds pour les oeuvres paroissiales.

Les participants regagnèrent presque tous leur foyer avec un rossignol ou un lot festif remis par les commerçants.

La mère revenait contente car invitée par Mme N'guem qui lui ferait "ses" choux, et lui donnerait "sa" recette... Bref, tout le monde était content. La kermesse réussie.

 


 
 
posté le 10-08-2008 à 08:54:10

Enfin le camp !

Elle n'avait pas dormi de la nuit. Après une semaine de préparatifs.

Son père avait reprit la mer, pour quarante-cinq jours. Inaugurant un nouveau trajet sur un paquebot de la Transat.

Sa mère cirait, satisfaite, sa salle-à-manger, sur mesure, achetée avec un crédit.

Son frère était parti pour les vacances chez la famille "d'en haut".

Bref toute la maisonnée avait son petit plaisir, ou son rôle.

 

Elle. Elle, elle allait prendre le bateau. Pour la première fois elle ne resterait pas le nez collé au hublot de la cabine paternelle, dans un cargo amarré au quai.Elle voguerait...

 

La patrouille se regroupa devant l'échelle de coupée pour l'embarquement. Appel. Rang. Montée. Puis elles s'éparpillèrent ; cherchant une place sur le pont, où elles devraient passer de longues heures. L'arrivée était prévue le lendemain à l'aube.

 

La foule d'inconnus s'abordaient. Se parlaient. Se dispersaient. S'asseyaient. Se levaient. Baillaient. S'endormaient. Se relevaient.

 

Bien que fatiguée, elle ne voulait pas perdre une minute de la traversée. Elle s'accouda au bastingage...

Admira le pianotement des rayons de lune sur l'onde sombrement bleu-nuit qui scintillait en frémissements de berceuses marines...

 


 
 
posté le 10-08-2008 à 13:00:40

Quel devin !

-  Tu vas en Corse ?


-  Euh...oui...c'est la destination du cargo.


-  Tu es scoute ?


-  Quel devin !


-  Je suis de Charleville-Mézières.


-  Dans le Nord ?


-  Oui.


Ils étaient deux solitaires éveillés sur ce pont recouvert de corps endormis.

Après un début de conversaton laborieux ils passèrent la nuit à discuter.

Se raconter leur vie. Leurs espoirs. Leurs déceptions.

Ils échangèrent leur adresse pour rester en contact après une nuit de communion de pensées.

Elle resta un gentil souvenir.

Une prise de conscience : que c'était bon de pouvoir parler de tout sans arrière-pensée, avec un autre si pareil et si diffférent...

 


 
 
posté le 10-08-2008 à 14:21:05

Que ça pique !

-  On voit rien !

-  Tant pis. Faut monter les tentes. Vite se reposer. Demain nous monterons le camp.

-  Aïe !

-  Oh que j'ai mal !

-  Que ça pique !

-  Mais où on est !


A l'aube les équipières sortirent de la tente.

Démontèrent tout. Balayèrent soigneusement. Remontèrent leur tente. Organisèrent le coin repas. L'espace toilettes.

 

Un monceau de bogues de châtaignes fut stocké, rageusement, à proximité du feu de pierres. Il périrait dans le brasier !

 

Elles s'octroyèrent une longue sieste, ce premier jour...

 

Les propriétaires corses, prêteur du champ, étaient charmants. L'encadrement leur achetait quotidiennement lait, oeufs, fromages, pommes-de-terre...

Les cantines n'avaient emmené que vaisselle, marmites, et quelques conserves de protéines.

 

Après une semaine de repos, mise en jambes, le déroulement du camp fut explliqué.

Il s'agissait d'un vaste jeu de piste. Un jour de marche fléchée avec handicaps. Un jour de repos. Ainsi, réaliseraient-elles un circuit représentatif des beautés du pays des forêts de Zonza, aux grottes de Bonifacio.

Du port un car les ramènerait vers Ajaccio. Le bateau du retour.

 


 
 
posté le 10-08-2008 à 18:50:44

Mais, vous êtes perdues ?

Le projet fut un peu chamboulé par un feu de forêt qui survint le jour où le camp devait commencer son périple.

Toutes grimpèrent vers le col, où les flammes sévissaient, dans le but d'aider les secours. Quelle désolation ces hectares de forêts de  châtaigniers partis en fumée ! Barbecue ou mégot de cigarette mal éteint laissait un paysage lunaire.

 

Les pompiers repartis, les villageois rentrés chez eux, elles regagnèrent leur campement. S'accordèrent une nuit de récupération. Certaines avaient gagné une insolation à leur journée de lutte contre le feu.

 

Chaque équipe avec sa lettre énigme, elles prirent diférentes routes, ou chemins, lors des croisement qui devaient les amener à la même escale. Avançant au gré des rébus, elles reconstituèrent leur trajet : trouvèrent des "trésors" ; récupérèrent leurs repas...

 

- Pardon madame, vous n'auriez pas vu où se dirirgeaient des guides ce-metin ou hier..

- Ah ! j'ai rien vu mes petites. Mais, vous êtes perdues ?

- Non madame. Merci. Ca fait rien.


- J'ai faim. C'est presque deux heures !


La villageoise corse qui les suivait en silence, intriguée, entendit les gémissements

de l'affamée.

 

- Oh ! Vous avez faim ! Mais venez mes petites, j'ai des cerises. Venez manger des cerises.

 

Oh ! non ! Madame, merci.

-  On a un repas. 

-  Il est caché. On ne sait pas où.

-  On a mal décodé le message.

 

Inutile de décliner l'offre. La gentille vieille, têtue, ameuta tout le hameau. Elles durent accepter cerises et pain pour calmer leur faim.

 

 

 

 


 
 
 

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