Ah ce stage !
Deux trimestres pendant lesquels mes collègues de promotion se sont moqués de moi, car, vieille croûte par rapport à eux, je bossais les interrogations que vous nous donniez tous les vendredis après-midi...tandis qu'eux s'organisaient pour des "pompes".
Deux trimestres suivants pendant lesquels mon supérieur hiérarchique direct ne voulait pas de moi au bureau, négligeait de me former sur le terrain, tempêtait à la réception (dixit sa secrétaire) de mes bulletins de contrôles, mes procès-verbaux...
Cependant,
s'il a refusé ma nomination dans "son" département, de peur que les crédits de déplacements ne suivent pas en proportion.
S'il a obtenu gain de cause, bien que j'en sois originaire, que toute ma famille y vive...
Il ne m'a pas "saquée"...sur le plan de la notation. A mis en évidence l'importance de mon activité lors d'une réunion de division rassemblant tous les départements du sud-est :
"Nous, dans notre département, avons eu beaucoup d'actions menées ces
derniers mois, grâce à l'intervention musclée de Madame..."
- Ah ce stage...
La tête des trois filles quand la première semaine, lors de l'élection pour désigner un président de promo, j'ai eu des voix, bien que n'étant pas candidate.
Les propos des professeurs, inspecteurs du service, laissant croire qu'une fois "lâchés" dans l'arène, nous serions assez formés, indépendants... pour, avec notre Epée-Lois et notre Habit-de-Lumière-Intérêt-Général,...vaincre les Taureaux-de-la-Fraude...
La Foi que j'ai pu avoir dans ma Mission de défenseur du Bien-Public !
En dépit des premières anomalies qui m'apparaissaient déjà clairement...
Tu sais que j'ai terminé troisième de ma promo.
J'ai donc pu choisir, étant donné ma situation de mère de famille, le seul poste offert dans le midi...Contente de n'avoir pas trop fait piètre figure face à des concurrents plus jeunes, et souvent plus diplômés que moi, puisque titulaires de maîtrises.
Surtout, j'étais ravie d'avoir décroché la meilleure note au mémoire : 18/20 alors que personne ne m'avait aidée, comme c'est pourtant la tradition...
Tu n'ignores pas que depuis des années existaient des problèmes de personnalités dans ce département, entre les divers responsables et contrôleurs.
Pour ma part je l'ai vite appris !
Les communications diverses se faisaient par billets-doux !
Heureusement, je n'étais astreinte qu'à un jour de permanence au bureau. Le reste du temps je sillonnais le territoire. Effectuais des prélèvements de denrées aux fins d'analyses dans nos laboratoires. Dressais des procès verbaux pour protéger l'honnête contribuable !
- Les choses auraient pu continuer ainsi...avec quelques incidents de parcours...
Je t'avais téléphoné mes tracas... lorsque mon inspectur, reconnaissant le bien fondé de mes déplacements, et des frais occasionnés,... refusait de signer mes Etats de Frais de Déplacements...si je ne changeais pas le nom des ville concernées !
Malheureusement,
mon Cher et Tendre perd son outil de travail. Peut obtenir un poste à mille bornes. J'ai dû demander ma mise en disponibilité pour le suivre avec nos diablotins...
Après avoir fait mes adieux aux collègues et reçu la fiche de notation suivante :
"FORTE PERSONNALITE, DYNAMIQUE, INDEPENDANTE, ORIGINALE et
E X C E S S I V E " !!!
Parce que je refusais de faire comme les autres...
Signer des faux pour avoir la paix et pouvoir travailler en recevant les indemnités de fonctionnement indispensables !
- Je t'épargnerai le détail des dix-sept mois qui suivirent...
N'arrivant pas à décrocher un détachement dansune administration de la ville où travaillait mon Seigneur et Maître...je donnai un troisième garçon à la Patrie et me contraints à solliciter ma réintégration dans notre Service, ayant fort besoin d'un poste ...
(Nnous percevions, à l'époque, le complément familial)
Après quelques échanges de correspondances avec la Hiérarchie Nationale, qui troiuvait que mes obligations familiales n'étaient pas compatibles avec une fonction sur le terrain, j'obtiens finalement, par courrier de juin 1980, mon affectation pour un département limitrophe, à dater du premier novembre courant.
Les trois mois qui suivirent furent passés à revoir mes cours et fiches ; élaborées pendant l'année de stage. Entre les tétées.
Recevant une publicité tendancieuse sur les vertus de la gelée royale... je dressais même un procès-verbal à l'encontre de la société qui se permettait d'induire en erreur mes concitoyens...
(Simultanément à des demandes d'enquêtes)...
Bref !
Je lustrais mon constume à paillettes et affûtais ma Noble Durandal !!!
- Enfin ! C'est le jeudi 3 novembre !
Je suis un peu inquiète...
D'abord, c'est la première fois qu'un de mes enfants va être confié à une assistante maternelle.
Ensuite, combien de temps me faudra-t-il pour arriver au bureau situé à la préfecture d'un département voisin,à 60 kilomètres. Quelles seront mes conditons de travail ?
Entre 8heures et 8heures et quart, les deux grands sont déposés devant leur école, le bébé de trois mois chez la gardienne.
8h50, me voilà devant la porte du bâtiment.
Le temps de demander mon chemin à la standardiste, de monter les trois étages à pied, de me renseigner sur le bureau du chef : il est 8h55.
Je tape sur la porte entrebâillée.
Un jeune homme plongé dans le quotidien local lève la tête.
Je me présente sur le pas de la porte...
"""
- Bonjour Monsieur, je suis votre nouveau contrôleur...
- Ah ! pour moi vous n'existez pas ! Je ne vous connais pas ! Vous pouvez rentrer chez vous !
- Mais...
- Vous pouvez repartir !
- Mais, l'administration centrale a bien annoncé ma venue, il y a plus d'un mois !?
- ON m'a prévenu vendredi soir. ON, ne m'a pas demandé mon avis. Je vous écrirais si je reçois votre Arrêté !
- Mais...
"""
Sans quelques questions que j'avais impérativement à lui poser sur l'organisation du travail, afin de réponddre à celles de la personne préssentie pour garder mon angelot, j'aurais été jetée hors du bureau... du seuil...en moins d'une minute !
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