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AVANT ACCIDENT

posté le 14-08-2008 à 14:07:59

Mais...

- Tu connais ce responsable de région.

Pour ma part notre premier contact restera longtemps gravé dans ma mémoire...


Depuis le 3 novembre je dormais peu et mal.

La veille de cette rencontre ce fut pire. Je n'arrivais pas à trouver le sommeil. Je n'étais qu'interrogations.


J'essayais de me mettre dans la peau d'un supérieur âgé obligé de soutenir son subalterne, (hors la Loi), devant sa subordonnée - qui essayait de réaliser contre vents en marées sa tâche.


Eh bien, il ne donna pas dans la nuance !!!


9 heures, ordre téléphonique de me présenter au bureau.

Autorisée à entrer, j'aperçois mon chef DANS son fauteuil, derrière son bureau, et en face un homme grisonnant SUR l'une des deux chaises.


Le Granc Cher m'examinait sèchement...


-  Bonjour Monsieur l'Inspecteur divisionnaire.


-  Bonjour madame. 

Madame, ici on n'est pas dans le Midi, ici on travaille


-  Mais...

-  Madame, vous avez pris de mauvaises habitudes dans votre province. Madame, je connais la musique : on fait quatorze contrôles dans une journée, et on les répartit sur la semaine...

-  Vous me l'appprenez..

-  Madame, j'ai été jeune. Je sais de quoi je parle.

-  Dois-je comprendre que vous m'interdisez de pratiquer mon travail sur le terrain ?

-  Madame, NON. Madame, moi, je ne vous interdis rien. Madame, moi, je vous demande simplement d'obéir à votre supérieur hiérarchique...


-  Et MOI, je vous interdis de voir les assujettis ! D'ailleurs il ne reste plus de crédits pour les déplacements !

-  Alors, là, les crédits...


-  Madame, je sens que vous êtes intelligente. Utilisez-votre intelligence à bon escient. Vous voulez devenir inspecteur. Si vous obéissez, dans quelques temps vous passerez le concours et vous réussirez...

 


 
 
posté le 14-08-2008 à 16:40:54

Puis-je me permettre ?


-  Puis-je me permettre de vous demander, Monsieur l'Inspecteur Divisionnaire, ce qu'il a été décidé en ce qui concerne mes horaires ?

Je souhaiterais faire la journée continue, ayant 130 kilomètres de route à parcourir et trois jeunes enfants.


-  Je veux qu'elle parte à 18heures 30. Comme tout le monde. Et s'arrête deux heures à midi !


-  Pardon. Le secrétaire termine à 17 heures 30


- Madame, je ne tiens pas à ce que vous vous passiez de déjeuner durant toute votre carrière.


-  Avec tout le respect que je dois à votre grade, Monsieur l'Inspecteur Divisionnaire, je n'aurai pas un bébé de trois mois durant toute ma carrière.

-  Madame, bon, je vais poser la question à l'Admistration Centrale.



 


 
 
posté le 14-08-2008 à 17:47:12

Permettez-moi d'ajouter...

-  Permettez-moi d'ajouter,

Monsieur l'Inspecteur Divisionnaire,

qu'en ce qui concerne les constrôles effectués les jours précédents, soit pendant deux semaines, ils ont été réalisés aux jours et heures indiqués sur mes fiches de contrôles. Remises le lendemain.


D'ailleurs, celles-ci étant rédigées après coup au bureau, j'ai l'honneur de vous informer,  qu'afin d'éviter toute constestation,  j'établis chez l'assujetti une fiche portant, si possible, son tampon commercial. 

iL y a toujours sa signature. Ce document me sert de brouillon pour rédiger le bulletin officiel.


-  Et MOI, JE vous interdis d'aller chez les assujettis. JE,  veux que vous restiez au bureau de 9 h à midi et de 13h30 à l8h30. A lire des textes.

Tant que je n'aurais pas le temps de m'occuper de vous !


-  Un bon mouvement... acceptez, en attendant la réponse du Service Central, qu'elle fasse la journée continue...

Madame, c'est entendu.

Vous viendrez et vous resterez au bureau de 9 heures à 17 heures.

Voilà. C'est tout ce que j'avais à vous dire.


-  Vous attendrez dans votre coin que JE vous appelle !

 


 
 
posté le 14-08-2008 à 20:04:57

Non !

Que penseras-tu  si je te dis que j'étais ahurie par de tels propos ?

Par nature respectueuse de l'ordre,

j'imaginais bien que dans le service public la FORME était plus à l'honneur que dans le secteur privé ; où l FOND des choses, leur finalilté dans une recherche de l'efficacité est parfois excessive.


Par tempérament désireuse d'une action positive épanouissante

mon Brevet de Technicien Supérieur du Secrétariat obtenu,

au lieu de rentrer sur diplôme dans une préfecture, où travaillait un petit cousin, j'avais opté (avec la réprobation de ma mère) pour un poste de secrétaire de direction dans une entreprise libérale.


Mon itinéraire professionnel, moralement imposé

m'ayant conduite dans notre administration,

je pensais bien que l'obéissance hiérarchique était une règle stricte,

mais, je n'avais jamais cru la masse de ceux qui claironnaient qu'un fonctionnaire doit être :


BETE  et DISCIPLINE.


NON !

 


 
 
posté le 14-08-2008 à 20:48:18

je n'en croyais pas mes oreilles

- Non.

Pour moi ces allégations émanaient de mauvais esprits.

Devant des faits évidents et graves, le Citoyen-Agent-de l'Etat pouvait s'exprimer, et un Super-SAchem, apprécier la situation avec une logique humaine adepte du fonctionnement normal d'une action.


Schématiquement,

la lourde mécanique hiérarchique était rémunérée par toute la population,  (fonctionnaires compris), pour donner la même heure exacte à la Nation.

Si l'un des rouages coinçait, un quelconque chef, saisi d'une réclamation l'arbitre donnait un carton jaune, ou rouge, ou sortait le tricheur du terrain...


LA NON !

L'ordre irrégulier de ne rien "glander" était couvert !


Je n'en croyais pas mes oreilles !

Le résultat de cette entrevue ?

Mis à part un stress dû à des accusations sans fondement, émises d'emblée sur une personne rencontrée à la minute...

Il pouvait pratiquement se traduire en une phrase :


" Je ne vous interdis pas de travailler.

 Je vous ordonne seulement d'obéir, les yeux fermés, à votre supérieur hiérachique direct, lequel, lui vous l'interdit".

Incroyable  !

 


 
 
 

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