- Mi-octobre je reçois une fiche du divisionnaire que je sais par coeur :
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DIX
nouvellement réintégrée, cet agent n'a pas su prendre la place qu'elle aurait dû obtenir sur le terrain. Ma notation sera radicalement revue l'an prochain...SI, elle se conforme aux directives de son supérieur hiérachique direct.
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Aussitôt, j'informai le signataire que je ne pourrais pas accepter cette baisse injustifiée de ma note de QUATRE POINTS avec ses conséquences sur ma prime annuelle et mon avancement.
Je le priais de venir vérifier mon activité à l'intérieur du service, afin de réviser cette notation chiffrée et littérale.
Mon notateur m'apparaissait comme un homme âgé, misogyne, conformément aux gradés de son âge, influencé par son adjoint, mais ni méchant, ni têtu comme lui...
Je ne doutais pas qu'il organiserait une enquête rapide, justifiée par ma réclamation écrite.
Alors la vérité lui "sauterait aux yeux", et, s'il continuerait à ne pas intervenir sur l'organisation du département, et par voie de conséquence sur mes conditions de travail, au moins il ferait en sorte de préserver, selon ses compétences, mon dossier administratif.
- Rien.
Pas de vérification.
Projet de fiche de notation annuelle maintenu.
Le dix décembre, lors d'une réunion trimestrielle régionale, il me fut demandé de signer cette notation.
Evidemment je refusai.
Enfin j'admis leur collusion.
Déçue, je n'en restais pas moins convaincue que cette décision ne pouvait pas être entérinée par la Hiérarchie Supérieure.
Ils m'y obligent : j'introduis un recours hiérachique par lettre recommandée avec accusé de réception auprés du nouveau directeur général.
Aucune suite.
J'alerte le syndicat afin qu'il présente ma requête au cours de la Commission Administrative Paritaire compétente de janvier.
D'accord pour me défendre le délégué réclame un dossier détailé.
Je lui adresse mes justificatifs.
- Depuis l'annonce de cette sanction, tous les jours, pendant que mes collègues déjeunaient, j'avais établi des tableaux d'activités...
Mois par mois, jour par jour...comparant l'activité générale et celle de chacun ; avec mentions des suites données aux actions, des remboursements des frais de route....
Heureuse précaution, car à la suite de mon refus de signer ma fiche de notation, tous les registres administratifs furent sous-clés...
Alors commença une nouvelle attente.
La C.A.P. doit trancher. Le syndicat me téléphona que mon dossier était
"en béton" ! Aucune crainte à avoir. Ma note et ma prime me seront ré-attribuées.
Les fêtes de fin d'année se déroulèrent avec une vigoureux espoir ; stressé par la tristesse qu'une situation puisse en arriver à une telle extrémité.
LA POLOGNE !
Nous vivons à la polonaise !
J'ai la stupéfaction de l'apprendre par la bouche du délégué.
Mon dossier "EN BETON" : ils n'ont même pas pu l'évoquer.
Mes copies de rapports exposées sous le nez du président d'assemblée : il n'a pas voulu les regarder.
Mon tableau de synthèse de l'activité comparée sur TROIS ANNEES pour tous et chacun : il n'a pas voulu le consuslter.
A chaque proposition d'étude de ce cas : "NIET"
- Le bulletin trimestriel,
édité par le syndicat, mentionna laconiquement cet épisode...Notamment
"Aucune discussion. La signature du Procès-Verbal posa des problèmes."...
J'étais effondrée !
Quatorze mois de travail solitaire, malgré obstructions, quolibets...
Quatorze mois à la "Serpico"...Toutes proportions gardées...Pour terminer sanctionnée injustement par les manoeuvres d'un groupe de responsables influents.
Ce n'était pas possible !
Il y avait certainement quelque chose à entreprendre pour que le Droit triomphe...
Le syndicat semblait surpris par l'attitude de l'administration, lors de la réunion de travail. De leurs dires totalement "bidons", ce jour-là...
Pas content du tout le délégué m'avisa d'aller expliquer mon dossier, toutes pièces jointes à son Président. A l'autre bout du pays.
Eux avaient insisté sur la quantité et la qualité de mes actions comparées à l'activité générale.
Mes opérations étaient largement supérieures.
- Me restait à préparer un recours administratif auprès du Tribunal compétent en n'omettant aucun des éléments qui avaient motivés réellement la punition :
Condition de femme, volonté d'accomplir ma mission de terrain, et, surtout, refus permament d'établir des faux...
T'en as pas marre !
Tu écoutes toujours...Bonne cette choucroute, mais j'ai soif ! Je prendrais volontiers un autre demi...
- Sincèrement tu m'épates !
A te revoir, pendant le stage, ponctuelle, sérieuse, souriante mais effacée, en un mot sans problème...on n'aurait jamais pu imaginer qu'un jour tu tiendrais tête à tout notre service !
Aucune agressivité, ni ambition supérieure ne t'animait, ne t'anime...
- Vrai, mais si on touche à l'un de mes piliers... Si on veut me faire accomplir des actes que, consciemment, je ne veux pas commettre... j'ai des ressources de combativité !
Je ne juge pas les autres. Je ne suis pas parfaite... Je cherche simplement, farouchement, à me chercher, me respecter et me faire respecter...
Sans rancune, ni méchanceté...mais avec ténacité !
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