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-  Conseil de guerre avait été tenu.

Le despote,

sous les directives du Grand Chef régional,

appliqua une nouvelle tactique.

Plus d'interdiction d'accomplir ma mission de contrôle dans tout le département...

Mais...

aucune sortie de formation,

sans directive,

privée d'information ;

prétexte de manque de temps pour discuter des observations consécutives à mes contrôles, pour lire me rapports...;

refus systématique de transmettre mes procès-verbaux ;

nulle possibilité pour appeler mes collègues ou les spécialistes de la maison en cas de doute

(téléphone coupé et cadenas sur celui du standard quand le secrétaire s'absentait) ...!!!!!!!!

Avec un atout majeur dans son esprit :

BLOCAGE de mes ETATS des FRAIS

pendant PLUSIEURS MOIS,

pour,

selon son expression :

"ME MATER !"

-  Avec mon ridicule salaire, malgré les frais énormes déjà occasionnés par la situation du domicile familial, j'avançais prix du carburant et repas à l'Etat...

Imagine un peu la situation.

Deux contrôleurs et un inspecteur responsables d'un territoire.

D'une part,

l'inspecteur et son contrôleur contractuel, bien au chaud dans leur bureau, hormis les jours de contrôles bactériologiques obligatoires.

(Environ deux jours, tous les deux mois).

Lesdits contrôles réalisés par le sous-fifre, qui mentionne la présence de son supérieur sur le rapport.

(En échange de quoi ils obtiendront tous les deux, chaque mois, une somme en remboursement de frais... n'ayant aucune relation avec des dépenses réelles...

Peu de travail.

Ils arrivent quand ils veulent...Utilisent le véhicule de service..

Bref, deux fraudeurs du fisc qui réclament chaque mois, indûment, une somme non-imposable.

D'autre part, 

l'idiote, la femme-contrôleur, qui arrivant après une heure de route sillonne par n'importe quel temps les commune ; établit fiches-rapports-procès-verbaux...

Lesquels s'empileront sur une étagère, dans l'indifférence appliquée d'un caractériel.

-  Comment aurait-il procédé, s'il avait su que je possédais une preuve tangible de son illégale intimidation ?

En effet, fin janvier, photocopiant un texte, une feuille providentielle me parvint avec lui :

"  15 janvier 1981

"   Note

"   Monsieur l'inspecteur divisionnaire,

"

"   Madame le contrrôleur refuse de signer des Etats de frais de déplacements

"  sous prétexte que certaines indemnités sont fictives.

"  Signature.

Or,

 ce n'est pas à toi que j'appprendrai que

le concerné prépare ses demandes de remboursement,

le secrétariat les dactylographie,

 le Chef les approuve,

le bénéficiaire doit alors les signer afin qu'elles puissent parvenir en bonne et due forme

à la Trésorerie Générale qui les honore.

Logiquement,

si je refusais mon endos....

à des demandes de remboursement que j'attendais depuis des mois...

c'est qu'on voulait "me forcer la main"...

La pièce pouvait un jour m'être utile, je la conservai en silence...

En silence, et ce fut dur...

Car le "chemin de croix" se poursuivait...

La première tortille durant NEUF MOIS;

- Neuf mois pendant lesquels on ignora totalement ma présence.

Le secrétaire, quand les autres étaient absents ou en congé, était le seul à me parler.

Neuf mois pendant lesquels tout mon travail fut gelé sans remords.

Neuf mois au cours desquels j'accomplis plus de visites, constatations auprès des assujettis...

que tout notre département dans l'ensemble des trois années précédentes !

Ce qui m'aidait à "tenir", à l'époque,

outre ma foi dans un Idéal anachronique qui m'habite toujours et que je cultive contre vents et marées,

ma confiance dans la Hiérarchie Supérieure de l'ETAT.

Ce n'est pas rien l'ETAT !

C'est la somme de sacrifices : immolations d'hommes, de femmes, d'enfants...

C'est la synthèse savante de tous les beaux, les bons, les justes esprits de tous les temps...

Pour notre NATION,

qui se dit, se veut la référence des Droits de l'Homme et du Citoyen,

c'est le modèle le plus réussi, dans le temps présent, de l'organisation sociale dans

la LIBERTE

l' EGALITE 

la FRATERNITE

pour le BIEN PUBLIC...

Dans mon esprit la Vie ne devait pas obligatoirement être simple, facile, mais tout individu :

s'il avait le DEVOIR d'obéir à des Lois Immuables de respect de soi-même et des autres,

quelles que soient les formes sous lesquelles elles puissent apparaître dans notre quotidien ;

avait, en contrepartie, le DROIT, reconnu par la Loi écrite de notre pays, de désobéir à un chefaillon (même couvert à l'échelon immédiatement supérieur) qui bafouait les Textes.

Incontestablement, les faits connus par la Force des choses, bon ordre serait remis si...

OUI.

J'étais ignorée, brimée, muselée, exploitée... car je refusais continuellement d'établir des faux ordonnés par mon supérieur hiérarchique direct...

Mais n'ayant pas d'orgueil, ma peine était moins insupportable...

Mais étant fière, mon coeur se nourrissait chaque jour d'épreuves, où, si mon travail était accompli vainement, il restait un échec à l'oeuvre de sape...

Bref, ma conscience tranquille me permettait de tout endurer, car je ne doutais pas que s'il y avait une "vague", ce n'est pas moi que le reflux emporterait...