VEF Blog

- Chose promise, chose due. Je me douche. Enfile jean et gros pull...Tu connais un hôtel abordable ?

-  N'aie crainte. j'ai les chefs d'une numérologue participant à la "Croisière de l'Etrange"...Quinze jours intéressants entre passionnés des sciences occultes, en grande partie en Egypte... Je n'ai pas eu les moyens de me l'offrir. Numé ma proposé...

- Numé ! C'est son nom ?

- Négatif.

Le sien est imprononçable. Plein de c, de x, d'y, et de z... Le charme slave ! Numé c'est court. Mnémotechnique... ça lui convient...

J'en étais... Oui, elle m'a prêté son studio, au premier étage d'une maisonnette du port, contre l'arrosage dominical de ses plantes...

Sympa de pouvoir respirer l'air du large quand on vit douze mois à Paris. Je ne connais pas. Toi ?

- Egalement.

OK ! Je prends Simplette...Gîte secondaire les pieds dans l'eau. Voiture avec chauffeur : le grand luxe Line !

- Prendre bottes et imper n'en sera pas un !

Quatre heures que les essuie-glace couinaient. Les K7 de Ferrat accompagnaient les touristes :

Mon pays était beau, d'une beauté sauvage

et l'homme, le cheval, le bois et l'outil

vivaient en harmonie,

jusqu'à ce grand saccage

personne ne peut plus

simplement...vivre ici...

Il pleut sur...

-  S'il pleut aussi "dans le poste" !

-  Crois-tu que nous aurons ce-temps les deux jours ?

-  Printemps plus Normandie, plus notre étoile : trois raisons d'aller aux escargots ! Pas grave. Quand il n'y a pas de vent, il fait doux : climat océanique... Nous pourrons peut-être aller chercher des crabes à marée basse. Numé évoque souvent des pêches fructueuses.

Tu aimes les crustacés ?

La conductrice laissa échapper un grognement, attentive à garder ses distances, tout en ne se laissant pas doubler par des impatients, dans l'habituel bouchon des fins de semaine.

Compréhensive, se pelotonnant sur son siège, la passagère se relaissa

bercer par la voic grave du chanteur.

La mer sans arrrêt roulait ses galets

Les cheveux défaits, ils se regardaient...

Ma môme, elle joue pas les starlettes

elle met pas des lunettes de soleil

elle pose pas pour les magazines

elle travaille en usine à Créteil...

La route était encombrée, mais les k7 de Ferrat les  rendaient patientes.

On me dit à présent que ces mots n'ont plus cour

Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour

Que le sang sèche vite en entrant dans l'histoire

Et qu'il ne sert à rien de prendre une guitare

Mais qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter

L'ombre s'est faite humaine aujourd'hui c'est l'été

Je twisterai les mots s'il fallait les twister

Pour que les enfants sachent qui vous étiez...

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Ils étaient des marins durs à la discipline

...M' en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde

Où l'on punit ainsi qui veut donner la mort

M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde

Où l'on n'est pas toujours du côté du plus fort.

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- Madame est servie ! Carteret les étoiles !

Cherchant sa besace jetée à l'arrière du véhicule Line frissonnait.

Certes la pluie avait cessé, mais la brise de terre piquait les visages que ne protégeaient pas les foulards noués.

Le silence attestait de leur fatigue.

Adresse remémorée elles partirent à l'asaut des numéros. Ayant repéré dès leur arrivée être dans la bonne artère.

Le boulevard du port compensait son étroitesse par un achalandage convivial dû à de petits rstaurants et boutiques.

Mains dans les poches, gros sacs marins en bandoulière, elles soupirèrent enfin d'aise devant le havre promis.

Elles montèrent rapidement les quelques escaliers. Ouvrirent. CLenchèrent. Se délestèrent des sacs aux pieds d'un grand lit. Abandonnèrent accessoires, parka, jean et pull...pour se glisser avec volupté dans de frais draps de lourd coton recouverts d'une moelleuse vieille couette de plumes.

S'étant adressé un marmonnement inaudible, elles se pelotonnèrent, dos-à-dos. Sourires serins. Bien-être trouvé.

Des minutes que les cloches s'ébranlaient. Epouvantées les mouettes reprenaient le large momentanément...

Les pêcheurs déchargeaient leurs paniers, pas sourire, crabes et crevettes  avaient  déjoués leurs pièges...

Quelques fidèles rejoignaient l'église pour la grande-messe.
Les premiers touristes choisissaient cartes, babioles, souvenirs.

Le regard de Line balayaient continuellement les scènes présentes sur son trajet, tandis qu'elle regagnait l'appartement baguette de pain en main, un gros sac de viennoiserie dans les bras.

- J'ai les croissants !

- Le café est prêt !

- Déjà habillée !

- Ne devons-nous pas partir à la découverte ? J'ai arrosé les philodendrons, fougères est caoutchouc pour gagner du termps.

- Remplissons le moteur : déjeunons copieusement. D'autant plus que le fond de l'air est encore frais.

Croissants, brioches aux raisins et pains au chocolat disparurent en un temps record, poussés dans les gorges gourmandes  par deux chaudes bolées.

La cuisine fut abandonnée aussitôt la dernière gorgée de chaud breuvage avalée.

Bras dessus-bras dessous, harnachées jusqu'au bout de leurs narines fumantes, rendues muettes par un épais châle de laine saucissonnant cou et visage, les citadines commencèrent leur balade.

Phare visité, villas silencieusement admirées, corps réchauffés par l'exercice physique et un généreux soleil, elles décidèrent de rejoindre la plage ; depuis peu rendue aux terriens par un Neptune magnanime.

-  N'oublie pas les boots ! Tu vas attraper la crève !

-  Je t'assure Sabina que le sable est plus chaud que tes semelles. Essaies. Doux. Confortable. Gommage excellent pour la peau !

Sabina n'obtempéra pas.
Pour elle il n'y avait qu'un sable de prédilection, chaud et sensuel. Celui des temps heureux ...Des escapades grecques. Des criques sauvages où ciel et mer se confondaient. Souffle et musique magiques, protégeant leur étreinte... Paralysante, néfaste nostalgie.

-  Regarde ! J'ai trouvé deux petits crabes !

Jacqueline parcourait un amas de petits rochers,. S'extasiait devant la plus minuscule moule. Ramassait la moindre coquille abandonnée.

Disparaissait et réapparaissait au gré des escarpements...

-  Une étoile de mer ! Viens voir !

-  Laisse-la, si tu ne veux pas d'odeur nauséabonde dans 48 h avec obligation de la jeter. D'autant plus qu'elle aura perdu ses couleurs.

- Tu crois  ? Dommage...

Consciencieusement la ramasseuse reposa dans le bénitier de granit la petite croix rosâtre. S'affaira aussitôt à explorer les poches d'eau alentour.

Des heures que l'une clapotait d'une piere à un trou. D'une flaque à un caillou pour le plaisir de sentir bouger son corps. Dans l'espoir d'une découverte. Son amie, emmitouflée et mains dans les poches la suivait machinalement. Perdue dans ses souvenirs.

                                           Bonne nuit 
                                   

                                  Faites de doux rêves !