- Au fil des trsstes découvertes, je ne pouvais pas m'empêcher de penser à l'illogisme grave de la situation :
L' ETAT QUI BAFOUE LES LOIS QU'IL DOIT FAIRE RESPECTER,
L'ETAT QUI ELIMINE SA RAISON D'EXISTER...
Dans une oppressante quarantaine,
de plus en plus vissée,
mon esprit prenait une autre tournure...
Lors de mes vaines sorties, je ne faisais plus de proceès-verbaux dans un but répressif...
J'informais. Uniquement.
Mon cerbère sauta sur l'occasion !
Courrier xième, pour une fois relativement justifié : vous refusez d'établir des procès-verbaux répressifs, or, c'est votre devoir.
Je répondis dans la minute avec copie, via la préfecture cette fois, grâce à la décentralisation, pour notre nouveau ministre...
(C'est fou ce que les ministres, les responsables à haut niveau, changent !... Tu saisis une personne, une autre te répond, au courrier suivant c'est une troisième !...)
La voilà.
- Volà la lettre. Lis.
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J'ai l'honneur de vous faire part de ma surprise à la lecture de votre lettre citée en objet, interprétant les termes de ma missive du 9 courant.
En effet, ce courrier n'exprime pas ma VOLONTE de ne pas rédiger de procès-verbal répressif -(action que par ailleurs vous m'avez refusé pendant des années)-, mais mon désir de respecter la Loi Suprême de notre communauté nationale.
Or, puisque directeur départemental de notre Service vous vous permettez, notamment, des libertés avec les articles 145,146 et 174 de notre Code Pénal, en toute impunité, je comprends mal que vous pensiez juste de pénaliser nos concitoyens.
Si la notion de DEVOIR vous préoccupe subitement, citoyenne à part entière, je crois pouvoir évoquer que vraisemblablement, notamment :
- il eut été de votre devoir, sinon de m'accueillir, au moins de me recevoir, lorsque notre administration m'a affectée -(mais vous ne vouliez pas de femme, "la" secrétaire est d'ailleurs un homme)- ;
- il eut été de votre devoir de me convoquer à la réunion de division de novembre 1980, au lieu de l'omettre pour m'isoler d'emblée de mes camarades ;
- il eut été de votre devoir de contrôler en ma présence, pour me communiquer votre conception personnelle du service -(ce que vous avez fait pour les contrôleurs arrivés depuis)-, au lieu de m'interdire d'agir sur le terrain jusqu'à ce que la C.A.P. intervienne et que sur directives du Service Central vous acceptiez, enfin, dix-sept mois après mon arrivée, de m'indiquer, en deux seules fois, comment vous procédiez ;
- Il eut été de votre devoir de ne pas m'ORDONNER de SIGNER des FAUX pour couvrir les vôtres, et, de ne pas manoeuvrer pour que j'y arrive -(en me refusant le remboursement de mes dépenses réelles...)- ceci sans résultat ;
- il eut été de votre devoir de lire et corriger le cas échant mes écrits -(comme vous le faite avec promptitude pour mes collègues)-, au lieu de les stocker à l'un des coins de votre bureau, et de me faire dire de moins travailler, car en 6 mois j'avais réalisé plus de contôles seule que tout le service départemental les 3 années précédentes ;
- il eut été de votre devoir de ne pas faire passer votre désir personnel de rejeter une femme, de la mâter -(selon votre expression)- avant l'intérêt général du service, et par voie de conséquence de ne pas abaisser arbitrairement la note d'un agent de l'état de quatre points, attitude qui ne pouvait que provoquer une légitime réaction de défense -(annoncée dès ce projet connu)- éclairant d'une lumière indésirable notre Service ;
- il eut été de votre devoir de renoncer à cette injustice, facile à commettre pour un supérieur hiérarchique, lorsqu'il vous a été demandé si vous mainteniez votre position...car jusqu'alors, malgré mes précédents refus dans d'autres postes, je bénéficiais d'une appréciation générale favorable ;
- il eut été de votre devoir, en bref, de ne pas manoeuvrer tous azimuts afin de mêler la "solidarité hiérarchique", et donc notre direction, à un problème qui se résume au seul fait -(fait ne m'avez laissé aucun doute à ce sujet dès la minute de mon arrivée)- qu'avant même que je me présente et toujours depuis, VOUS NE POUVIEZ PAS SUPPORTER MA NOMINATION...sentiment que mon intégrité a cristallisé férocement...
ENFIN
IL EST POUR L' HEURE DE MON DEVOIR :
d'une part, femme de cadre B, de me défendre pour obtenir justice afin que mon dossier administratif redevienne sans tâche ;
d'autre part de vous demander si vous m'ordonnez,
par votre lettre citée en référence,
d'appliquer pleinement l'article 40 de procédure pénale que vous citez
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Il ne me répondit jamais.
Je crois que s'il avait maintenu qu'il "était de mon devoir" d'appliquer cet article..il aurait été le premier bénéficiaire d'une visite auprès du Procureur de la République !
Car alors, j'étais couverte auprès du Service Central
j'obéïssais à un ordre, celui-là légal, je ne sortais pas de mon devoir de réserve...
- Une nouvelle fois, changement de ministre.
Espérant qu'il interviendrait, afin qu'une solution rapide et équitable soit trouvée, je lui adressai un bref rapport, justifié par trente-deux pièces jointes.
Tu connais le style administratif affreux qu'il convient d'utiliser...
En prologue, je ne peux pas m'empêcher de flasher une pensée synthèse :
"Une fleur ne naîtra jamais d'une graine gelée" (Corée du Nord- 14°siècle)
En épilogue, une autre :
"Une Foi qui n'agit pas, est-ce une Foi sincère ?"
Cette idée, ou ce goût pour les citations, abrégé d'une situation, m'était venu au cours des nombreux mémoires que j'avais dû rédiger dans le but de me défendre...(quatre en trois ans!).
Pour l'un d'eux, barbant par les formulations, pénible par les faits à révéler..ruineux par les photocopies à adresser en 3 exemplaires... en page de garde, juste avant le sommaire, j'avais imaginé la composition suivante :
une balance (symbole de justice) transpercée d'une flèche :
soit en haut :
"Qui vit sans folie, n'est pas si sage que l'on croit" (La Rochefoucault)
sur un plateau :
"David contre Goliath"
sur l'autre :
"Le pot de terre contre le pot de fer" ?
pour le fléau une pensée d'Hésiode :
" Garde ceci dans ton esprit : accueille l'esprit de Justice et repoussse la violence, car le Krônion a imposé cette loi aux hommes...Il a permis aux poissons, aux bêtes féroces, aux oiseaux de proie de se dévorer entre eux, parce que la justice leur manque ; mais il a donné aux Homes la JUSTICE qui est la MEILLEURE des CHOSES..."
Enfin, en bas à droite :
"Le flatteur qui nous perd est mieux venu souvent, que celui qui nous sauve en nous désapprouvant..."
Je sais, tu vas me dire que la Vieille Dame n'apprécie par les entorses au style qui doit être v-i-d-e, sans expression de chair et d'âme...
Mais cette entorse s'étalait "hors texte"...
Et qu'est-ce comme faute, face à des personnes qui profitent de leur fonction pour tranquillement détourner de l'argent public ?!
- J'ai lu, dans une journal,
et c'est bien, - de le dire haut sur la place publique, - à mon sens,
qu'un secrétaire général d'un autre syndicat, claironne que tous les gradés se doublent, se triplent...leur mois par des primes occultes...
(eh bien sûr ! se sont les gradés qui décident de la répartition de l'enveloppe globale!!!).
LES EMBOURSEMENTS DES FRAIS DE DEPLACEMENTS, lorsqu'ils s'apparrentent à des REMBOURSEMENTS FICTIFS... c'est pire !!!
Sur une prime tu dois payer des impôts.
Sur des remboursements aucun...
Dans le premier cas c'est un privilège des chefs qui se pavanent sur la masse des serfs laborieux.
Dans le second ces c'est un détournement malhonnête net d'impôt...; c'est se moquer du contribuable, des chômeurs aussi bien que des travailleurs et des raisonnables qui subissent ou acceptent les plans de rigueur...
Me comprends-tu bien ?
Au début, je croyais que c'était une bavure...
J'étais mal tombée... Aucun doute alors sur une issue rapide, juste...
- J'usais mon véhicule, pour consulter d'anciens agents sous les ordres de mon détracteur et obtenir leur témoignage écrit...
Que de frais : essence, hôtels, snacks et frais de procédure...
Et je laisse volontairement de côté les répercussions sur ma vie familiale : absences, heures de repos passées à étudier et constituer les différents dossiers...
Dingue !
Je faisais le minimun en tout ce qui concerne le ménage, la cuisine, le "travaux de dame"...
Car j'aime bien tricoter des pulls paysages pour mes chenapans, crocheter des napperons pour des amies, cuisiner des petits plats pour mon alter ego...
D'accord, beaucoup de sacrifices...
En contrepartie Justice me serait rendue...
Ma confiance me soutenait...
La Cabale s'arrêterait...
La Paix reviendrait...
La deuxième année, j'avais compris : rien à attendre du Service (esprit de corps exige)...Rien à espérer du Syndicat (nombre de voix aux prochaines élections commande)...
La troisième année, au cabinet noir...je comptais les mois, les semaines, les jours...me séparant du dénouement...
Je n'en pouvais plus...
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