VEF Blog

Les hommes

trébuchent parfois sur

la Vérité...

mais

la plupart se redressent

passent  leur chemin...

comme si rien

ne leur était arrivé...

*****

Tous ceux qu'il veut aimer l'observent avec crainte

Ou bien, s'enhardissant de sa tranquilité

cherchent à qui saura lui tirer une plainte

Et font sur lui l'essai de leur férocité.

*****

- Tu  n'as pas vu les clés de Simplette ? Line !

Telle une tornade, plume-courage s'engouffra dans l'antre d'une Cassandre en méditation, assise en tailleur sur son lit drapé de dizaines de thèmes astrologiques.

- Elles ne sont pas dans mon sac !

La Pythie, résignée, leva les yeux de son fourbi, et, compatissante, réfléchit au problème, toujours rivée à son matelas.

- Ah oui, en arrivant hier soir je suis allée directement aux toilettes ; j'ai dû les déposer machinalement sur une étagère...C'est ça ! Excuse-moi Line !

Je vais au journal.

- Attends ! J'ai étudié toute la nuit les thèmes des candidats. Mes observations peuvent t'aider.

- Tu es gentille Line mais je suis déjà en retard. Nous en reparlerons ce-soir.

Dépitée, la prophétesse s'abandonna à nouveau aux affres des supputations divinatoires.

La rue était anormalement déserte, bien que ce ne fût pas une période de congés scolaires. Des travaux en bloquaient l'accès depuis plusieurs jours, obligeant les automobilistes riverains à utiliser la seule possibilité de stationnement à distance respectable : un parking souterrain aménagé sous le modeste parc du quartier.

La retardataire s'arrêta, énervée, devant les escaliers de l'entrée. Fallait-il aller à gauche ? A droite ? Où avait-elle garé son véhicule la dernière fois ? Encore cinq minutes de perdues !

Finalement Simplette apparue. Timide pâquerette courtisée par un vieux Range-Rover que snobait une rutilante Jaguar. Compatissante, elle démarra sans renâcler. Zigzagua à travers les files des artères encombrées. Chipa la seule place libre devant le Siège à un conducteur distrait. Complice stoppa net sitôt le créneau accompli.

Portière délicatement fermée, clenchée, Sabina courut vers l'ascenseur. Répondit d'un geste à plusieurs salutations. Heurta un inconnu. S'arrêta un instant pour reprendre son souffle devant l'huis du programmateur de l'émission.

- Panne d'oreiller ?!

- Embarras de Paris !

- Rien de neuf dans la capitale depuis Louis XIV !

- Mauvaise humeur !

- P.V. ?

- Café ?

Sabina se dirigea vers le seul siège vacant. Sourit. Démentit de la tête. Enleva sa veste aussitôt rangée sur le dossier du fauteuil. S'affala dans ces bras et expira profondément.

- Nous t'avons attendue en lisant les dépêches A.F.P. ...Tomba a gagné.

- Tant mieux pour lui. Quelque chose d'important ?

- Sanchez est éliminé au tournoi d'Australie.

- Halliday va divorcer.

- Pilhan : limogé !

- Enfin !

Les trois chroniqueurs éclatèrent de rire devant ce cri du coeur.

Les trois chroniqueurs éclatèrent de rire devant ce cri du coeur. Visage empourpré elle s'indigna.

- C' est malin ! L'Europe en brèves retenues par l'élite journalistique de la gent masculine. Sport et histoires de cul chez les autres ; débandade chez nous !
Je reconnais que le départ du gourou en communication du Président me conviendrait. Je ne comprends pas comment on peut s'en remettrre au conseiller en image d'un parti que l'on combat depuis des décennies... Surtout quand il est patent qu'il vous coule...
Comme s'il s'agissait d'honorer un contrat posthume. Piège génial d'un Machiavel.

- Si on commençait !

S'impatienta l'animateur de l'émission, fringuant quinquagénaire, dardant son regard impératif sur chaque collègue indiscipliné.

Sabina laissa tous les interviewers s'exprimer à plusieurs reprises. Opinant de la tête lorsqu'iil s'agissait d'approuver les règles d'organisation du débat.

Novice en la matière, elle trouvait inopportum d'exprimer une remarque sur l'ordre ou le contenu des séquences ; ne se sentant spécialiste en aucun domaine... à l'inverse de ses confrères masculins reconnus spécialistes en politique étrangère, marchés boursiers, commissions diverses et études statistiques européennes...

Elle ? Elle ne se colletait pas depuis des années aux cercles politiques hexagonaux. Aux réunions du G7. Aux grandes messes des pays les plus industrialisés.

Elle. Elle se sentait la représentante des intérêts des familes attentives, honnêtes, progressistes, attachées au respect des droits individuels mais dans le cadre des intérêts généraux de tous les peuples.

Elle, elle se sentaient simplement provençale-européenne de France-citoyenne du monde...
Comme d'autres devaient être pékinois-asiatiques  de chine-citoyens du même monde...