Une page d'introduction. Un sommaire.
Elle s'appliquait à lire l'échange de correspondances en prenant des notes...Ah ! celle-là...faudra en tirer une photocopie, pensa-t-elle en la cochant.
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15 mars 1990
Etant donné, en 1978, ma titularisation en 3°place de ma promo, en 1979 la bonne appréciation de mon inspecteur départemental, malgré quelques incidents dûs à mon refus de signer des faux.
Etant donné, début novembre 1980, le refus de me recevoir de mon inspecteur
(sa désobéissance hiérarchique),
car je suis une femme et dois m'occuper de mes enfants.
Fin novembre le veto sur ma mission sous prétexte d'absence de crédit : alors qu'en deux mois il a détourné 4000francs
(notamment en réclamant des remboursements pour les mêmes joiurnées à la TPG de deux départements éloignés de 1000km)
Etant donné de 1981 à 1984 ses ordres d'établir des faux pour couvrir les siens et ma légale désobéissance entrainant des brimades de plus en plus sévères allant jusqu'à l'impossibilité totale d'accomplir ma fonction
(Non communication de directives, absence d'enregistrement de contrôles et prélèvements, suppression du téléphone, occultation des messages, non-remboursement de tournées réelles, interdiction de me parler,...
Absence de signature causant le non-paiement du salaire pendant trois mois pour lesquels j'ai dû écrire aux ministres de l'époque...
Abaissement de ma note de 4 points, puis d'un par an, avec substituttion des primes ! etc...)
Etant donné mes recours successifs auprès du tribunal administratif ( notation 81/82/) ; mes Appels auprès du Conseil d'état, ma requête auprès de la Cour des Comptes.
Etant donné que ces 48 mois de résistance à la malhonnêteté, la bêtise et l'intolérance,
notamment pour faire miennes diverses lois de notre pays,
ont finalement affecté ma santé m'obligeant pour la préserver à solliciter une mise en disponibilité
dans l'attente du jugement du Conseil d'Etat,
dont le déni de justice en 1986 participe à
AFFAIBLIR l' ETAT car PAS JUSTE = PAS RESPECTE = PAS FORT
Etant donné...............
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Sabina sentit une crampe. Changea de position.
Sabina tournait les pages des lettres administratives établissant un début de carrière prometteur :
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Dynamique, soucieuse d'améliorer ses connaissances professionnelles ; doit être titularisée et sera un bon agent sur le terrain.
"""
Puis, suite à un déménagement, imposé par le profession de l'époux, la galère d'un refus de l'intégrer d'un directeur départemental et tous les harcèlements possibles....
Elle lisait, relisait certains passages n'arrivant pas à croire que les diplômés au service des citoyens s'arrogent le droit de rayer de la vie professionnelle un agent réclamant seulement le droit, à son modester échelon, de travailler en conformité avec la plus élémentaire déontologie... Pourtant les entêtes, tampons et signatures officialisaient ces inepties.
Que de gaspillage ! Temps, énergie... de machiavélisme, car, si les intervenants dans la chaleur de leur bureau et le confort de leur salaire se relayaient... la mère de famille encaissait seule les vilains coiups sans intervention de l'arbitre...
Essayant à plusieurs reprises de redémarrer un projet, ausssitôt écrasé par le rouleau compresseur...
Finalement,
après avoir manoeuvré pour empêcher son détachement,
pourtant préalablement autorisé,
après un silence radio destiné à la décourager...
quelques décideurs l'informaient
le 31 mai 1991
qu'un Arrêté du 27 mai 1991
l'avait radiée à compter du 13 août 1990 !
Sans convocation.
Sans préavis.
Sans C.A.P.
De surcroît, en juillet 1991 l'époux, cadre mutualiste, était licencié !
Et voilà une famille avec 3 enfants à élever sans revenu...
Tout cela parce que l'on veut travailler honnêtement sans s'occuper de ce que font les autres...
Dans le pays des Droits de l'Homme !
Lamentable. Affligeant. Consternant.
Sabina changea de position. Reprit la lecture du dossier.
Certaines téméraires citations ponctuant le texte, blessures maintes et maintes fois réouvertes au gré d'une hiérachie vissée sur de stériles et obsolètes prérogatives :
"le subordonné a toujours dû , doit et devra toujours s'écraser"...
Sabina se leva. Prit calepein et bic en mains les nota. Certaines émanant d'un parti candidat.
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Que reste-t-il d'un homme (femme) soupçonné par plus puissant que soi ?
(La paille et le grain - page 26)
Le parti socialiste fait appel à des sentiments simples mais forts :
la Révolte contre l'injustice,
le sens de la dignité et de la solidarité humaine,
l'amour de la vérité,
la foi en l'homme et en ses capacités....
Libérer les travailleurs d'une exploitation séculaire en donnant à tous les exploités, hommes et femmes, les moyens de leur propre émancipation...
(Projet sociale - page 33)
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Sabina se mit sur le dos. Rapprocha un oreiller pour soulager sa nuque.
" Ce n'est pas parce que vous êtes tous contre moi que vous avez raison"
Gandhi
"Ne juge pas le grain de poivre à sa taille, croque-le et tu verras qu'il pique"
Proverbe arabe
"Quand le français dort, le diable le berce'"
Proverbe historique
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- Alors ! On flemmarde !
Sabina sursauta ! Se releva. Embrassa machinalement l'intruse. Prit du recul et sourit à la petite berrichonne qui partageait son loyer.
La blondinette, rayonnant d'un optimisme que n'entamaient pas une bonne dizaine de kilos supplémentaires à ceux requis par les canons-beauté en vigueur, déposait sur le petit bureau, déjà noyé sous des papiers, son habituelle et lourde besace.
- Alors on déserte ? Tu dors au club maintenant ?
- Les discussions se sont terminées vers 4 heures du matin. J'ai raccompagné l'organisatrice qui m'a proposé le cosi de son fils en pension. Je suis à plat !
- Pas autant que Babar !
Un bref instant Line accusa le coup involontaire de son amie. Sabina pesta intérieurement contre ces automatismes stupides.
- Tu as raison. Il faudra que j'achète un autre siège lors des prochains soldes. Mes copines m'ont redemandé quelle soirée tu te joindras à nous.
- Quand tu m'auras dit quel sera le prochain Président. Avant les élections évidemment !
L'astrologue fronça les sourcils.
- Oh ! ça c'est facile ! Injuste !
Il n'a pas échappé à une observatrice de ton acabit que même les toubibs font des disgnostics erronés, les futurologues se plantent continuellemnt, les gestionnaires nationaux et internationaux accumulent les déficits, les politiciens et les gourous sans réel projet ni Foi mènent notre Civilisation à sa perte !
Pourquoi tant de mépris pour les sciences occultes ! Si le matériel, le rationnel et l'intellectuel règnent dans la préhension sensorielle ; c'est que l'immatériel, l'irrationnel et le Spirituel existent dans un monde qui nous reste inconnu...
Il y a le monde manifeste et périssable, comme toute vie,
et,
la Création Immortelle !
- Ne monte pas sur tes grands chevaux ! D'accord !
Notre univers est un iceberg dont les plus informés ne voient ou ne s'intéressent qu'à des contours fractionnés et partisans...
- Que lisais-tu avec autant d'attention ?
- Le témoignage d'une femme ayant perdu son emploi pour avoir refusé d'établir des faux ; dans le cadre d'un ténébreux harcèlement administratif touchant, finalement, aussi son époux.
En résumé, pour avoir une mère obstinée à travailler simplement et honnêtement...trois enfants subissent les pressions de la vie marginalisée d'un foyer percevant 74 frances pour jour pour cinq !
Cela dure depuis bientôt quatorze ans !
Mais quelle opiniatreté ! Quelle conviction s'exprime notamment dans la dernière lettre intitulée TESTAMENT.
Tiens, lis ça !
Puisse cette journée dominicale
vous apporter beaucoup
de joie !
3. JonBonJovi le 08-09-2008 à 09:56:15 (site)
Je passe par içi grace à la photo du jour.........mé féliciations..........bonne continuation et bonne semaine.......!
Commentaires