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Deux mains s'abattirent sur le récepteur. Deux oreilles se pressèrent près du micro. Elles écoutèrent longuement et silencieusement le message. Raccrochèrent.
- Tu vois ! Ton astrologie !
- Bien ? Elle a disparu. Ni corps blessé, ni cadavre.
- Il faut que je fasse quelque chose. Le commissariat.
- Mais les gendarmes sont sur place !
- Je vais rouler un peu. Ca me calmera peut-être.
- Attends-moi.
Vestes enfilées. Maisonnette clenchée.
Sabina chercha quelques instants les clés du véhicule dans le fouillis de son sac. Soudain, alors qu'elles discutaient sur le bord du trottroir, que Sabina se penchait pour ouvrir la portière, deux poignes de fer les saisirent. Les poussèrent vers le portail entrebaillé. Les aplatirent sur la pelouse désagréablement humide.
Simplette explosa dans un hurlement de fureur de verre et de métal incandescent.
Le temps s'arrêta.
Siècle en minutes de prostration.
Enfin elles osèrent se regarder. Se relever.
Point d'individu dehors ?
Elles débouchèrent du monceau de gravats, esquivèrent la masse flamboyante.
Comme elles sortaient du brouillard de fumée...une safrane noire déboucha de l'impasse voisine et vrombissante disparut dans la nuit.