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Debout devant la cafetière qui n'en finissait pas de filtrer, leurs regards se croisaient puis se fuyaient continuellement. Aucune n'osait rompre le silence, oreilles tendues vers le salon.
- Inutile de faire les cent pas. Installe-toi. J'arrive.
Obéissant, Sabina quitta la cuisine. Eteignit la télévision. Se recroquevilla dans son fauteuil. Alluma un cigarillo qui commença à souffrir entre ses doigts fébriles.
- Tiens, sers-le ; ça t'occupera pendant que je vais tirer son thème.
- Tasses sorties et remplies !
- Plus qu'une minute.
Voilà. Installons-nous. Fais pas cette tête ! J'ai entendu qu'elle avait un fusil. Ce ne doit être que pour lui faire peur. Décourager. Stresser.
- La tuer par un infartus dû à une grosse peur !
- Le crime parfait ! Tu me fais une crise aigüe de "déformation professionnelle" ! A force d'informer sur toutes sortes de dossiers abominables, tu envisages toujours le pire. Attends l'appel de ton ami.
Sabina sourit. Cette Line. Un poème. Froussarde comme par deux, mais solide dès qu'il s'agissait de la réconforter.
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