Le pont
(1)
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J'avais devant les yeux les ténèbres. L'abîme
Qui n'a pas de rivage et qui n'a pas de cime
Etait là, morne, immense ; et rien n'y remuait.
Je me sentais perdu dans l'infini muet.
Au fond, à travers l'ombre, impénétrable voile,
On apercevait Dieu comme une sombre étoile.
Je m'écriai : - Mon âme, ô mon âme ! il faudrait,
Pour traverser ce goufrre où nul bord n'apparait,
Et pour qu'en cette nuit jusqu'à ton Dieu tu marches,
Bâtir un pont géant sur des millions d'arches.
Qui le pourra jamais l? Personne ! ô deuil ! effroi !
Pleure ! - Un fantôme blanc se dressa devant moi
Pendant que je jetais sur l'ombre un oeil d'alarme,
Et ce fantôme avait la forme d'une larme ;
C'était un front de vierge avec des mains d'enfant ;
Il ressemblait au lys que la blancheur défend ;
Ses mains en se joignant faisaient de la lumière,
Il me montra l'abîme où va toute pousière,
Si profond, que jamais un écho n'y répond,
Et me dit : - si tu veux, je bâtirai le pont.
Vers ce pâle inconnu je levai ma paupière.
- Quel est ton nom ? lui dis-je. Il me dit : - La prière.
(Jersey décembre 1852)
Commentaires
Merci pour ce chaleureux accueil sur mon blog, je suis très touchée.
Je ne connais pas encore toutes les fonctionnalités, donc je ne peux joindre une image.
Bonne soirée et merci encore
Bien amicalement
Noël, Noël, c’est bientôt Noël !
Que les carillons résonnent dans chaque ruelle
Noël, Noël, c’est bientôt Noël !
Puisse un chant s’élève de chaque cœur sous le ciel
mille gros bisous amitié henriette