- Qu'est-ce que vous faites là ?
D'une voix d'outre-tombe, l'accidentée regardait un jeune motard, ébahi, sans égratignure, allongé près de son bolide muet.
- Ma moto ! Ma moto !
- Vous n'avez rien ? Comment êtres-vous arrivé de ce côté ?
- Ma moto ! ...Je suis passé par dessus. Je n'ai pa pu éviter votre auto...
- Les secours arrivent.
Combien d'accidents faudra-t-il pour qu'ils mettent un feu ! Ce carrefour est dangereux, en pleine ville.
D'un côté la route qui arrive de droite, en côte, en virage...avec un cédez- le-passage mal placé...de l'autre cette voie rapide...Quand on n'est pas du quartier on se fait prendre ! C'est au moins le huitième accident de l'année !
La compatissante auvergnate, déshabillé serré contre elle, eut peu le temps de prodiguer sa compassion...pompiers et police arrivaient.
Les secouristes se dirigèrent aussitôt vers la femme qui se plaignait.
- Vite ! Occupez-vous de mon père, il est cardiaque !
Un secouriste, mallette à la main, se dirigea prestement vers la portière du conducteur. Enfoncée. Il ne put l'ouvrir et décida de faire la piqûre adéquate allongé sur le capot du véhicule...à travers le pare-brise éclaté.
- Foutez-moi la paix !
Le regard du blessé, crispé sur son siège, était sans appel.
Seringue vidée, le secourtiste rejoignit ses collègues pour participer aux décisions d'évacuation.