Depuis la mort de l'aïeule la mère faisait assaut d'arguments pour obtenir le don de la bâtisse.
De guerre lasse le propriétaire-héritier avait cédé, de son vivant, ses biens ; pour la sécurité de ses enfants et petits-enfants.
Aliénation qui lui ôtait toute possibilité d'améliorer un peu l'ordinaire de sa vie de privations.
Nanette ne s'était jamais posé la question de savoir à qui appartenait cette maison de famille. Elle aurait pu rester la propirété du grand-père. Le principal était qu'ils puissant toujours venir dans ces lieux chargés de tant de souvenirs.
A partir du jour de la donation l'attitude de sa mère changea.
Elle ne cessait pas de faire des projets de rénovation.
A toutes ses vacances le père cassait. Construisait. Peignait. Tapissait....
Un vrai forçat !
De temps en temps, elle apparaissait pour approuver ou critiquer.
La fillette, quant à elle, descendait tristement les marches du couloir le matin...
Plus nécessaire de le faire sur la pointe des pieds...Bref coup d'oeil sur la porte fermée...
Habillée, courses faites, légumes ramenés du cabanon, elle regardait travailler son père...prête à lui servir de troisième ou quatrième main.