Grandiose !
C'était grandiose à plus d'un titre...
Des deux pièces de 32 m2, sans commodités, de la rue de la savonnerie, ils arrivaient au douzième et dernier étage d'un H.L.M. flambant nef. Parfumé aux plâtres et peintures qui sèchent.
Un grand séjour. Une petite cuisine avec balconnet. Deux petites chambres. Des WC. Une petite salle d'eau avec baignoire-sabot. Un grand balcon plein sud. Face à la Bonne-Mère !
La collégiene se sentait renaître.
La mère n'arrêtait pas de faire des projets d'ameublement.
Le père, aux prochains congés, avait son temps organisé : peintures, tapisseries...
Seul bémol : il y avait une chambre pour deux enfants.
Quand le père était absent : le fils occupait la chambre sans balcon ; tandis que sa soeur dormait avec sa mère. Quand le père était à la maison : la fille dormait dans la chambre, son frère sur le canapé-lit du séjoiur.
Cependant, chacun avait une zone personnelle pour son travail scolaire.
Le garçon bénéficiit d'un bureau demi-ministre en pin massif, avec étagères assorties, dans la chambre.
La fille travaillait sur un secrétaire dans le séjour.
Il fut annoncé, par les parents, que ces dispositifs étaient leur bien propre. Pour la première fois, ils avaient un meuble qui leur appartenait.
Nanette remercia le sort de l'attribution de ce logement. Pour cette vue imprenable.
Côté sud : la Vierge de la Garde.
Côté nord, l'enfilade des kilomètres de quais de la Joliette à l'Estaque.
Quel plaisir, par beau temps, grâce aux jumelles données par mémé, de guetter l'arrivée du bateau paternel. De faire le grossissement pour reconnaître la bonne cheminée...