- Tu as repassé mon costume, ma chemise blanche, ma cravate ?
- Oui. Tiens. Finis de déjeuner d'abord. Sinon tu auras un creux à 10 heures.
Nanette fit semblant de dormir. Se tourna vers le mur.
La veille sa mère lui avait fait la leçon.
"Demain, jeudi, tu ne te lèvera pas avant le départ de ton père. Qu'il n'ait aucun motif d'énervement ou de déconcentration".
Ils s'embrassèrent. Elle referma la porte. Il descendit lourdement. La fillette fut envahie par un trac douloureux. Pria.
Qu'il réussisse !
Qu'elle soit contente !
Que l'atmosphère soit plus détendue....
Et, il le méritait tant !
Les jours qui suivirent furent torture.
Des silences interminables étaient zébrés d'éclairs de colère intempestifs.
Les enfants se faisaient tout petits dans leur coin. Même le petit frère obéïssait aussitôt.