Ce fut un dimanche de paisible bonheur familial. Partagé avec d'autres familles. Dans une nature enchanteresse. La smala rentra joyeusement en fin d'après-midi. Les collations et les discussions reprirent dans l'arrière-boutique. Et les promesses de s'écrire ! Et les promesses de se revoir plus souvent ! ...Puis, les citadins rejoignirent leurs pénates. Les provençaux préparèrent leur départ pour le lendemain.
Voyage retour. Même horreur d'un trajet long. Inconfortable. Bruyant. Salissant.
- Alors ? Raconte !
- Attends que j'arriv' mémé !
Nanette, essouflée, referma la porte de la chambre bleue. Enleva sa veste. Posa deux baisers sonores sur les joues creuses et ridées de son icône au grand chignon noué ; gris argenté, encore cendré de noir.
- Tu sais, ma grand-mère d'en haut a les cheveux tout blanc. J'ai jamais vu une chevelure aussi blanche !
- Elle est gentille ?
- Heu ...gentille... C'est une patronne !
- Comme ta mère alors ?
- Non. Maman est autoritaire. Elle, comment dire...Elle doit se dire "voilà tout ce qu'il faut faire aujourd'hui..." Elle organise...Et il faut que "ça saute" ! Elle travaille autant que la maman de maman... Mais, c'est pas le même travail...Et.....Il faut pas lui marcher sur les pieds !
L'aïeule sourit.
- Alors, raconte-moi tout. Commence le premier jour...jusqu'à aujourd'hui. Ce sera plus facile pour tout me dire . Rien oublier.