Les forains avaient installé leurs stands sur les bas côtés de la nationale ou sur des champs moissonnés. Pêche miraculeuse, jeux de massacre, bazar...Les paysans avaient organisé des jeux rituels : mât de cocagne, courses au sac, pièces au chaudron noir, anneaux magiques.
Passants et indigènes se mêlaient. Discutaient. Riaient des déboires des uns. Applaudissaient aux prouesses des autres.
Les enfants se poursuivaient au milieu de cette foule inhabituelle et joyeuse. Tous attendaient le bal musette du soir et le festin à la belle étoile.
L'orchestre avait monté sa piste, close et couverte, en une matinée. Le directeur avait tamponné le poignet de toute la maisonnée. Grand-père offrant l'emplacement de son champ, la gratuité pour l'entrée était accordée à toute la famille.
Après-midi et soirée du dimanche les gamins entrèrent et sortirent à volonté. L'orchestre n'arrêta pas de 15hheures l'aube. Même si parfois peu de musiciens tenaient l'estrade, leurs collègues se restaurant.
Sur les petits bancs adossés aux parois mobiles, les madames et les mademoiselles attendaient leur chevalier servant. Peu de refus. Beaucoup de bonne humeur. Quelques sorties discrètes...
Ce fut la meilleure journée de la première partie des vacances.
Nanette nota seulement que le ciel nocture, dans le pays de son papa, était sombre.
Peu étoilé. Pas comme la voûte céleste de sa Provence natale.