- Qu'est-ce que tu piques !
Un rire sonore coqueriqua du géant qui en remit une brassée, sous le regard attendri du père.
- Mets tout en veilleuse mon fils. Entrons voir si on peut aider la patronne. Ma mignonne baisse la tête, si tu ne veux pas avoir une bosse sur ton front pour la fête.
Le trio entra gaiement dans la boutique. Aimée préparait sa liste pour le camion du grossiste. Il devait s'arrêter dans l'après-midi. La tante et la mère pelaient des pommes-de-terre et des carottes pour la purée des enfants. Deux fermiers voisins vidaient leur "chopine de rouge", avant de rejoindre leur charette remplie de foin.
Nanette se sentait en confiance sur les épaules de ce gaillard bedonnant, mais fort, qui savait la descendre doucement pour la poser sur l'un de ses genoux ; le temps de l'apéro entre hommes...
Le première semaine s'écoula rapidement.
Les enfants se levaient ensemble vers huit heures. Petit-déjeuner. Jeux. Déjeuner avant les grandes personnes. Sieste jusqu'à 15 heures. Une heure de devoirs de vacances, sur la table de l'arrière-boutique. Puis...l'aventure.
Un jour, accompagner le vacher voisin qui entrait les bêtes amenées le matin qu pâturage. En évitant de marcher dans la bouse...
Le lendemain, aller chercher beurre et crème fraîche dans une ferme éloignée.
D'autres fois, apporter le goûter aux hommes qui étaient allés à la pêche aux gardons-tanches-brochets ou carpes...à la grâce de Dieu ; ou partir avec la grande cousine de 18 ans en forêt, pour ramasser des "trompettes de la mort", champignons devant accompagner le rôti du diner..