- Alors ! Bien dormi ?!
Nanette referma aussitôt la porte de la chambre. Elle donnait sur le bistrot-alimentation-téléphone-arrêt de car...du hameau. Rougit aux éclats de rires virils de l'autre coté.
- Ben Aimée ta p'tit' fill' a montré l' bout d' son museau !...Ressers -nous donc un' "chopine de gris" ...
Nanette traversa la chambre de la patronne. Regagna celle des enfants. Tous étaient levés. Tapa à la porte de celle des parents. Personne. Chercha ses vêtements. S'habilla. Entrebaîlla la porte. Il y avait des clients. Elle respira profondément. Se redressa. Ouvrit d'une main ferme. Ferma.
- Bonjour Messieurs-Dames.
Politesse accomplie, elle s'engouffra dans la cuisine. Sous le sourire bienveillant de la commerçante servant un kilo de pêches à la voisine.
La grande table ronde qui trônait au milieu de l'arrière-boutique était désertée mais un bol, un pot de confiture, un beurrier et une panière attendaient sa venue. Tandis que la tante faisait la vaisselle du petit-déjeuner.
- Tu as du café et du lait chaud sur la cuisinière. Tu te sers ou je te sers ?
Elle ne savait pas ce qui'l fallait répondre pour bien faire.
- Comme vous voulez madame.
- Ben dis donc ! Tu vas me dire "tu", et m'appeler Francine ! Ce matin, je te sers ; c'est pas la grande forme...Demain tu feras comme chez toi. Tu prendras ce que tu veux. Autant que tu veux. A ton âge il faut manger pour grandir.