- Maman. Tu as vu le peintre dans la rue ?
- C'est un parisien. Il trouve la rue très pittoresque. Il a déjà fait plusieurs aquarelles...
- Je peux aller le voir ?
- Déjeune et vas me chercher les légumes au jardin avant.
En revenant du cabanon Nanette se demandait ce qu'avait grand-père et mère à gesticuler ainsi. Visages rouges.
- Tu ne peux pas faire ça ! Pense à tes petits enfants ! Le cabanon est un bien dans la famille depuis des générations. Tu l'as reçu. Tu dois le transmettre à tes petits enfants !
- Pourtant ca m'arrangerait. Il en donne un bon prix.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Vous vous disputez ?
- Rentre faire tremper la salade. Prépare la vinaigrette. Ca ne regarde pas les petites filles.
Nanette regarda son grand-père. Sa mère. Visiblement ils n'étient pas du même avis. Attendaient qu'elle parte. Elle gravit les quelques escaliers du perron. Entra. Obéit aux ordres. Quelques minutes plus tard les adultes la rejoignirent.
- Pépé mange avec nous à midi. Ajoute un couvert.
- La salade est prête.
- Tu préfères les oeufs au plat ou en omelette, papa ?
- Ca n'a pas d'importance. J'ai oublié de te dire. L'antiquaire d'Aix est revenu pour acheter la commode des Sube.
- Ah non ! Tu ne vas pas la vendre. C'est un meuble dans la famille depuis plus de cinq générations. Tu n'as qu'une petite-fille. Tu dois lui transmettre !
- Nanette...Je te le dis devant ta maman. Tu es ma seule petite-fille. Je ne t'ai jamais fait de cadeau. Je n'ai pas d'argent. Je vivote avec mes productions. Mais...la commode est à toi. Je te la donne.
- Dis merci à grand-père.
- Merci grand-père.
(A suivre)