- L'année s'écoula dans l'attente de l'arrêté de nomination.
L'élu contacté m'assura que le poste m'était accordé.
Le retard dans l'attribution du poste budgétaire ? C'était toujours long !
Notre famille rendit le logis rural aux saisonniers. Retourna vers la pluie pour les vacances d'été ; après avoir retenu la location concernant la future rentrée scolaire dans la ville offrant le poste.
Les loyers étant élevés dans une préfecture, ne furent retenus que les neuf mois d'école, dans un vétuste logement situé à cinq minutes des écoles et des bureaux. Ainsi il ne serait pas utile d'avoir un véhicule, de perdre du temps en trajet.
Ce fut un été pas comme les autres.
Pour la première fois, solide espoir chevillé au coeur.
Un été de plans, listes et projets nous distrayait de l'attente.
Ce fut un été loborieux.
Deux mois consacrés, au sein du petit pavillon loué depuis quinze années, à emballer la quasi totalité des objets, linges, et au gré de la maturité des légumes du potager, à confectionner des conserves.
Bonne nuit !
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Puisse
l'ange des rêves
vous
en envoyer
de
très beaux !
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- Ce fut un été studieux.
Les écolier-collégien-lycéen rangeant personnellement leurs affaires ou rédigeant leurs cahiers de révisions ; après avoir sacrifié aux ballades en VTT dans la magnifique forêt domaniale ou aux exhibitions sur la piste de skate du village voisin.
Septembre revenu nous voilà repartis, mère et trois enfants pour une deuxième année scolaire... séparés du seul, par la force des choses, membre de la famille resté dans le nord.
La ville...
Pendant ces quinze années vécues en exil dans les bocages avec la naissance du bejamin...jamais nous n'avions loué maison ou appatement dans une cité ; privilégiant toujours l'épanouissement des petits dans la nature...Malgré le surloyer découlant de l'obligation quotidienne d'un véhicule privé.
Afin d'amortir le choc claustrophobe prévisible avait était préféré, à un appartement moderne dans un immeuble, un petit préfabriqué entouré d'un jardin.
Enfants à leurs devoirs dans des établissements situés dans la très longue rue, me voilà repartie pour les premiers contacts.
L'élu intermédiaire m'affirma que le poste devant m'être attribué n'était toujours pas budgétisé...Une question de jour(s)
Des jours, des semaines, des mois s'écoulèrent...
Chaque matin, levée à 6 heures, je rallumais la vétuste chaudière à gaz, éteinte à mon coucher afin d'éviter un dangereux problème de fuite ; la
minusculte entrée servant de cuisine passait ainsi de 5° à une température convenable pour le déjeuner des scolaires.
- Chaque jour j'attendais mon bulletin de salaire, sans rémunération mais mentionnant et délivrant les allocations familiales pour mes trois élèves...encore peu équipés par la force des choses...
Chaque semaine l'époux faisait environ 1500km. Un troisième loyer.
Le premier trimestre scolaire fut terne.
L'administration suivant les intrigues de certains chefs, m'avait radiée sauvagement. Je n'en savais rien et attendais patiemment les allocations familiales retenues depuis plusieurs mois...
La route, pour la deuxième année consécutive, faisait de la famille une "vache-à-lait" des plus productrices !
Je compensais ma mise à mort professionnelle par des parodies que j'envoyais au journaux.
C'était l'année du bicentennaire de la Révolution Française.
La mère de notre République à la si belle devise
LIBERTE EGALITE FRATERNITE
Je vous ai apporté certains textes.
Ils sont dans mon sac. Voulez-vous les lire ?
Line et Sabina acquiescèrent d'une seule voix. La narratrice dépliant ses feuillets, commençant à lire, elles l'interrompirent et insistèrent.
- Il s'agit de chansons. Chante les textes !
- Un seul. Je vous laisserai les autres à lire...
LE POUVOIR
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(Brassens/Saturne)
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Il est morne, il est taciturne
Il préside aux choses des temps
Il porte un vilain nom : Sapurge
et c'est un Dieu fort inquiétant
Il porte un méchant nom, Sapurge
et c'est un Dieu fort gourmand
En allant son chemin morose
pour se désennuyer un peu
il joue à ététer les roses
Dogmus tue le temps comme il peut
Il joue à chloroformer les gosses
Maîtrus tue le temps comme il peut
Cette saison c'est toi ma France
qui feras les frais de son jeu
Toi qui voit tripler tes gabelles
mais tu travail très précaire et très peu
Toi qui voit vider tes escarcelles
mais pour les privilégiés des riches ou des gueux
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